Réunion de travail avec la Déléguée gouvernementale pour la promotion et la protection des droits des femmes De gauche à droite : Céline Cottalorda, Déléguée gouvernementale pour la promotion et la protection des droits des femmes ; Christelle Revel, Conseiller Juridique au Haut Commissariat ; Cécile Vacarie-Bernard, Adjointe du Haut Commissaire ; Anne Eastwood, Haut Commissaire.

Réunion de travail avec la Déléguée gouvernementale pour la promotion et la protection des droits des femmes

16 janvier 2019

Mercredi 16 janvier 2019, l’équipe du Haut Commissariat a eu le plaisir d’accueillir pour une réunion de travail dans ses locaux Mme Céline Cottalorda, dans le prolongement de sa récente désignation au sein de l'exécutif au poste de Déléguée pour la promotion et la protection des droits des femmes.

Cette rencontre, tenue dans le cadre des réunions préparatoires menées par la nouvelle Déléguée auprès des différents organismes de l’Etat et de la société civile fédérés au sein du Comité installé fin 2018 par le Gouvernement pour avancer sur ce défi de grande ampleur, a permis d’échanger sur les problématiques prégnantes en Principauté en matière de violences et de discriminations à l’égard des femmes, à la lumière en particulier des plaintes adressées au Haut Commissariat depuis 5 ans.

La Haut Commissaire a rappelé que dès lors que des cas de violences sont signalés aux autorités, l’Etat a l’obligation positive d’agir en mettant en place des mesures effectives de protection de la victime. Elle a particulièrement insisté sur la nécessité de mieux accompagner les femmes victimes, par des politiques d’aide structurées qui prennent davantage en considération les difficultés auxquelles beaucoup d’entre elles se heurtent pour retrouver un logement et une autonomie et pouvoir demeurer auprès de leurs enfants après une séparation. Elle a notamment suggéré dans ce but que les études confiées à l’IMSEE s’attachent à dresser une cartographie précise de la population féminine résidente, permettant de mieux apprécier la prévalence des facteurs de dépendance socio-économiques et les mesures requises pour y remédier. Elle a également souligné l’intérêt d’étendre l’accès au secteur protégé (loi 1.235) aux personnes ayant vécu en couple avec des Monégasques sans être mariées et parents d’enfants mineurs nés de cette relation.

Sur le volet des discriminations, Anne Eastwood a rappelé que l’action du Haut Commissariat avait conduit à mettre en lumière l’existence d’inégalités entre les hommes et les femmes - celles-ci pouvant d’ailleurs se traduire dans un certain nombre de domaines au détriment des hommes - mais également entre les femmes elles-mêmes à raison de leur statut marital, auxquelles l’Institution avait appelé à remédier par des réformes législatives qui restent encore à intervenir. Elle a souligné la nécessité de conduire une étude juridique transversale destinée à recenser les dispositions obsolètes qui persistent encore dans les diverses branches du droit monégasque, afin de mettre en place les conditions d’une égalité de droits comme première étape indispensable de la marche vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes. La Haut Commissaire a également suggéré de prolonger le chantier ouvert sur les inégalités salariales par une réflexion sur les dispositifs de nature à promouvoir et faciliter un partage plus équitable des responsabilités familiales dans le couple, comme l’instauration d’un congé parental indemnisé. Enfin, elle a de nouveau insisté sur l’importance capitale du volet éducatif et sur l’intérêt de renforcer encore les actions menées pour lutter contre les stéréotypes de genre à l’école.

Particulièrement à l’écoute des observations formulées, Céline Cottalorda a évoqué le fonctionnement du Comité avec la mise en place de groupes de travail thématiques qui permettront de poursuivre un dialogue constructif et régulier avec tous les acteurs concernés. Elle a également confirmé toute l’importance qu’elle attachait à la collecte d’indicateurs sur les violences faites aux femmes et à l’aboutissement de l’étude de l’IMSEE sur la mesure des inégalités salariales entre les femmes et les hommes. Elle a enfin exposé sa volonté de donner une visibilité forte à la question des droits des femmes à travers notamment des conférences / débats ou des manifestations culturelles permettant de communiquer et de sensibiliser le grand public.

A l’issue de cette réunion de travail particulièrement riche, la Déléguée gouvernementale a annoncé qu’elle soumettrait un premier plan d’action, fruit de ses entretiens conduits avec les acteurs de terrain, à la prochaine session du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes qui se tiendra le 8 mars 2019, à l’occasion de la Journée internationale des Femmes, session à laquelle la Haut Commissaire participera naturellement au côté des autres parties prenantes.